130202 - LES TAMBOURS DU BRONX @ L'ORANGE BLEUE - VITRY LE FRANCOIS





Leur première prestation ne devait être qu'un évènement unique : depuis 25 ans, l'exception se rejoue chaque soir.

Les Tambours du Bronx sont nés en 1987 dans une commune adjacente à Nevers (Nièvre), à Varennes-Vauzelles. Quartier de cheminots et d'ouvriers, ce Bronx local engendre un bloc, une meute au milieu des machines. La cadence de l'usine et des ateliers sera son rythme. Le quadrillage urbain se fera motif et la musique surgira de leur matière première, le métal. Des bidons, des mailloches : Être radical c'est effectivement "prendre les choses à la racine".

Révélés en 1989 par Jean-Paul Goude, lors du bicentenaire de la Révolution, Les Tambours du Bronx ont alors porté leur blason musical de 225 litres hors de leurs terres : ils enregistrent l'album Grand Mix composé par Ris et Sauvageot, avec l'Orchestre Philharmonique des Pays de Loire et les Voix Bulgares ; le Festival de Roskilde (Danemark) les découvre en première partie de Jimmy Page et Robert Plant (Led Zeppelin) en 1995 ; ils sont acclamés par le public de Johnny Hallyday en 2000 sous la Tour Eiffel ; En novembre de la même année, Les Tambours du Bronx envahissent le sol américain : d'Est en Ouest, la horde traverse les États-Unis pour y sévir 38 fois lors d'une tournée de 60 jours ; Budapest (Hongrie) les applaudit lors de la première partie de KoRn en 2005 ; Les Tambours du Bronx galvanisent le Stade de France en 2006 ; Ils s'unissent à l'Orchestre des Lauréats du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris en 2007, aux Young Gods et à Didier Wampas, les bidons retentissent alors au Zénith de Paris ; Ils créent en 2008 trois titres avec Jaz Coleman (Killing Joke) ; En 2009, les Frères Morvan et les Tambours soulèvent, ensemble, le public du festival Les Vieilles Charrues ; En 2011, ils résonnent au Brésil avec Sepultura pour un spectacle commun au festival Rock in Rio...

Depuis 25 ans, Les Tambours du Bronx, ce monstre industriel à 17 têtes propage sa rage et son chant sur tous les continents, ce troupeau d'individualités irrigue tous les pays de sa sueur, cette horde à la dégaine animale sévit sur toutes les scènes. Les États-Unis, le Brésil, les Émirats Arabes, le Maroc, la Tunisie, la Grèce, la Réunion, la République de Djibouti, l'Égypte, la Norvège, la Slovénie, le Portugal et toute l'Europe occidentale ont vécu leur musique et leur emportement.

Et si la scène reste leur terrain d'expression le plus évident car le plus immédiat, Les Tambours du Bronx ont réussi la gageure d'une traduction, d'un médium à un autre, du live à l'image, du concert éxalté au DVD exaltant : Fukushima mon amour (sorti en octobre 2011 sur le label At(h)ome) fusionne scènes live, captures inopportunes et mises en scène : cet alliage gardant pour fil rouge, toujours, l'humeur de l'événement.

Un quart de siècle. Vingt-cinq ans de show, de routes, de colère et de rencontres. Une date anniversaire qui donnera lieu, en septembre 2012, à la sortie d'un documentaire historique, musical, retraçant la vie d'un groupe hors-norme et indépendant.

Les Tambours du Bronx rassemblent.

Plus qu'un groupe, des individualités sans pareil s'affrontent, s'accordent, s'unissent et se confrontent. Les Tambours du Bronx donnent ainsi un sens à l'expression "art vivant" : l'énergie, le flux, la vie même émane du jeu de cette bande à 17 têtes qui, loin de laisser de marbre, fascine et submerge. Leur nombre, leur élan et leurs influences sculptent une musique énergique et tranchante mêlant rock, indus, techno et afrobeat, modelée de sons synthétiques et de samples : Une production collective de gestes et de fièvre, une chorégraphie où la force s'emballe, où la cadence s'électrise, où les voix se font cris, le tout dans une cohésion violemment esthétique. Être là, entiers, debouts et battre le fer comme s'ils allaient mourir demain. Et recommencer.

L'exhibition des corps s'échauffant dans une mécanique rythmée à la perfection hypnose et le spectacle est cathartique. Le public et Les Tambours interagissent, l'un nourrit les autres : le public est effectivement leur capital. L'épuisement n'existe plus, chaque musicien agissant, frappant, hurlant, avec l'énergie d'un public transcendé. La musique prend chair et on exulte avec eux

































Photos / Philippe Jacquemin

 

 

Aucun commentaire :